samedi 27 octobre 2007

DIALOGUE AVEC MOI-MÊME ou la théorie des 25 ans

- Dis-moi, si on t’offrait un séjour sur Mars, tous frais payés, dans une base confortable, au sein de ces nouvelles populations installées là-bas, que répondrais-tu ?
- ???...
– Juste pour savoir… Tu dirais oui ?
– Question stupide… Puisque je suis déjà sur une autre planète !
- Comment ça ?
- Je suis déjà sur une autre planète depuis, disons l’an 2000 pour simplifier. Atterrissage en douceur, car c’est seulement maintenant, en 2007 que je m’en rends compte !
-Tu as pourtant les pieds sur notre bonne vieille boule de terre, de roches et d’eau.
- Oui, mais ce n’est plus la même planète, celle où j’ai vécu avant.
- Comment le sais-tu ?
- Je suis venu au monde sur une planète où les gens n’étaient pas systématiquement conseillés, contraints et culpabilisés.

le blogueur sur sa première planète
Sur cette planète-là, on pouvait griller une pipe sans subir des interdictions et des regards réprobateurs. Piloter une voiture était un vrai plaisir. Le code disait « rester maître de sa vitesse », en fonction de la route et de son style de conduite. On ne regardait pas son compteur en permanence, une signalisation abusive et les pièges tendus par la maréchaussée. On n’était pas ligoté sur son siège, avec la menace de recevoir en pleine gueule un ballon gonflé !... ou de s’endormir.
Sur cette planète-là, on pouvait acheter un produit et lire un mode d’emploi compréhensible, sans subir d’abord les affres d’un dictionnaire des dangers potentiels liés à l’utilisation du produit… À vous décourager de l’utiliser !
Sur cette planète-là, personne ne vous obligeait à porter un casque, un gilet de sauvetage, de passer brevets et diplômes pour pratiquer la moindre activité ludique.
On pouvait même admirer une jolie fille sans risquer un tribunal et même lui rendre un hommage consenti sans s’équiper de la fameuse protection britannique suspicieuse.

Plus insidieusement, on ne subissait pas une ribambelle de « recommandations » dont le non-respect vous culpabilise, qui se résume à des restrictions de toutes sortes : énergie – eau – consommation, alimentation, mode de vie et qui préfigurent des restrictions futures et de nouveaux oukases réglementaires…
Quand à la santé de cette planète elle-même, qui s’en souciait, à part quelques gourous illuminés nommés « écolos » et pas encore terroristes !

Bref, je me retrouve sur une nouvelle planète dont la société a pour devise : « small is beautiful » et dont les gens se transforment en cloportes complices et obéissants.
Alors pourquoi irais-je sur Mars ?
- As-tu connu d’autres planètes ?
- Oui. Ce n’est pas la première fois que je change de planète… C’est même la quatrième fois !
À vrai dire j’ai maintenant la certitude que l’on change de planète à peu près tous les 25 ans. Ce n’est pas une évolution continue, mais des sortes de mutations brusques, des saccades de l’histoire.
Ma première était celle de “l’après 14/18“ dont elle était imprégnée. C’était la planète du fer, de la fonte, du charbon, du cocorico aveugle et glorieux, de « l’empire » en violet sur les cartes de l’école, des métastases socialistes sous ses formes diverses et revanchardes. La montée de tous les périls !
Après le Grand Massacre, j’atterrissais sur ma deuxième planète en même temps que les Américains et leurs « belles américaines » ruisselantes de tous leurs chromes : Plan Marschal, coca-cola, blousons de cuir, l’american-way-of-life progressait de jour en jour. On ne l’aimait pas, on le critiquait, mais on l’adoptait.
C’était « l’ère des managers », qui façonna mon esprit “entrepreneurial“ et m’initia à la dynamique des groupes.
Planète heureuse des Trente Glorieuses (en réalité une vingtaine !).
Être Cadre signifiait quelque chose.
Tout progressait, malgré d’autres menaces et d’autres guerres.


faire le con... pour motiver l'équipe !
Et puis, vers les années 75, l’économie s’alita, les managers furent dominés et remplacés par les gestionnaires froids à mines sévères et aux petites lunettes cerclées.
Chocs pétroliers , récessions, un-sou-c’est-un-sou, religion du return of investment…. On ne rigole plus sur cette planète-là ! On fait du Social ! du Bénévolat ! On découvre le Monde des autres, là-bas.
La déesse Ecologie sort de son puits.
Elle est encore voilée… À peine.
Enfin me voici dans cette quatrième planète. Elle se cherche encore. Elle n’augure rien de bien gai. Les menaces et les massacres n’ont jamais vraiment cessé. On trouve toujours une bonne raison pour empaler son voisin. C’est sans doute très humain !
La déesse Sécurité Sociale triomphe. Son arme : le Principe de Précaution. Elle réclame toujours plus d’hommages, d’offrandes et de sacrifices humains avec son cortège de lois, de règlements et de contraintes de toutes sortes. C’est son côté poule de luxe.
Véritable maîtresse royale, elle se sait désirable et indispensable…
Elle dirige la planète.
- Et la cinquième planète… Comment la vois-tu ?
- Elle sera vertueuse et hygiénique.
Homme et femmes seront vêtus de longues tuniques claires unisexes en fibres végétales.
Tout le monde aura bonne conscience. Les gardiens de la morale et de la pensée correcte veillent et tous les matins le mur-écran diffusera la bonne conduite de la journée. Tout le monde sera heureux !
On euthanasiera gentiment, en musique, les trop vieux, les trop malades, les déviants. En offrande à la grande Déesse.
On aura sauvé la planète.
Les nostalgiques du passé exposeront un beau chromo numérique :
Une « belle américaine » ,couleur fuchsia, en 3D avec tous ses chromes…
Symbole d’un objet disparu.

dimanche 21 octobre 2007

LE BOUQUET DU JOUR



LA BELLE JAUNE

Les CARNASSIÈRES

Les CHAFLEURS