samedi 23 juin 2012

SACRALISATION DE LA BABALLE

L’humanité a démontrée qu’il lui faut toujours adorer une entité, révélée
 ou créée par elle.
Ce furent les dieux antiques, bons ou méchants, toujours très humains et
un peu paillards.
Puis Dieu, l’unique..
Avec ses interprétations divergentes, ses prophètes et ses cultes, régissants
la vie sociale et la morale, acceptées ou imposées par le pouvoir.

On a connu la déesse Raison, l’athéisme nihiliste et le culte de l’homme,
de l’homme providentiel, dictateurs plus cruels que les dieux antiques ou exotiques.

Les Français sont rationnels, d’origine paysanne pour la plupart.
Ils ne croient pas à grand chose.
Ils ont les pieds sur terre.
Ils ne vivent pas dans l’abstrait.
Alors, comme il faut bien sacraliser quelque chose,
 ils ont inventé le culte de la BABALLE !

La baballe et son panthéon : baballe ronde, baballe ovale, petite baballe jaune,
mini baballe blanche, etc.
La baballe sous toutes ses formes et matières...
Chaque catégorie sociale a sa baballe-culte.

Au fil des ans est apparu une identification de telle ou telle baballe avec
l’appartenance nationale ou régionale des ses adorateurs.
Quoi de plus significatif et grotesque que ces hordes bedonnantes, couperosées,
bariolées façon coq (sale bête), beuglant “on-a-gagné...on-a-gagné”!
Des gens qui n’ont sans doute jamais pratiqué le moindre sport mais s’arrogent
une expertise sans appel !

C’est probablement le dernier refuge d’un patriotisme en pleine décadence dans
d’autres domaines.
Patriotisme mal venu si l’on considère que la plupart des protagonistes de
certaines équipes sont de “mercenaires mondialisés”.

Les jeux de baballe
J’avoue éprouver un certain plaisir à suivre à la télévision une de ces
grand’messes  des matchs de baballe, dans la mesure ou c’est du top-niveau.
L’extraordinaire habileté des joueurs a quelque chose de fascinant, comme
d’ailleurs tout dépassement des normes humaines habituelles.

Pourtant, j’ai toujours pensé que quelques modifications des règles du jeu en
augmenteraient l’intérêt, car il faut bien reconnaître que l’ennui s’installe
assez vite, faute “d’événements”.
Quand on contemple la baballe ronde qui part à gauche, revient à droite et repart
à gauche, pour terminer à 0/0 ou au mieux à 1/2 ou 3, on se sent un peu frustré !
Pour la baballe ovale, l’interruption constante du jeu par l’arbitre qui apparemment est le seul à comprendre les règles, c’est aussi frustrant !
Quant à la baballe jaune, la multiplicité des points
                                         ( jeux, sets, manches),
transforme le match en véritable marathon  jusqu’a l’épuisement des joueurs et des spectateurs...
sous leurs parapluies !

Les commentateurs
Que dire des logorrhées ininterrompues de ces malheureux auxquels
ont interdit la moindre seconde de silence, et qui doivent meubler l’espace-temps même s’ils n’ont rien à dire !... éprouvant.
L’un de ces commentateurs vient de décéder la semaine dernière.
Homme sympa, a fort caractère mais souvent gai et rigolard,
connu de tout le monde,  (sauf de moi).

On pleure dans les chaumières.

On pleure même tellement que notre chaîne 2 y a consacre les 3/4 de son JT de 20h...
L’enfance, sa vocation, sa famille, ces copains, ses voisins, tout le monde y va
de son anecdote, la larme à l’oeil.
Oubliées la crise mondiale, l’Europe, les législatives,  la dette, etc.

Bon !
Effacez tout ça... j’ai commis un véritable sacrilège...