jeudi 10 juillet 2008

Etranges bestioles - suite


En matière de bestioles étranges et "cauchemardesques", il faut bien admettre que notre Dieu-créateur a fait pire, ou mieux que moi !
Mais n'y a t'il pas une certaine beauté dans ces formes étranges et notre appréciation n'est-elle pas seulement un réflexe de peur ?
Car, ces bestioles-là, ça pique, ça mord, ça empoisonne, ça englue, etc...!

mercredi 9 juillet 2008

Recette pour une étrange bestiole...

1)- Prenez une demi-tête de dromadaire.
2)- 2 yeux de chats.
3)- 2 paires de samares d'érables.
4)- Assemblez le tout, fusionnez, étirez deci, delà.
5)- Nappez d'une petite sauce de blue lagon...
...et consommez, visuellement.

lundi 7 juillet 2008

Une étrange bestiole


D'où vient-elle ?
Qui a dit :
"Un homme sans projets est un homme fini" ?

Reflets sur La Défense

PHOTOS

La Maridonna


En ce jour là, quelque part dans l’espace et le temps, trois astronomes scrutaient le ciel en direction de la planète Terre.
Pour eux, c’était la routine, car ils étaient précisément chargés de cette mission.
Ils étaient des fonctionnaires zélés et ils n’ignoraient pas grand’chose des événements qui se produisaient sur cette boule que l’on surnommait volontiers “la planète des singes” ou encore : “la planète des dingues”.

Il était convenu qu’une structure de surveillance permanente de la Terre s’avérait nécessaire en raison du comportement jugé aberrant de ses occupants.
Pourtant, ceux-ci semblaient bâtis et programmés à peu près comme les autres rares “humanoïdes” des galaxies explorées.
Peut-être y avait-il une quelconque anomalie dans leur système génétique, mais il était impossible d’en savoir plus, car ce petit bout de terre se trouvait à quelques années-lumière de toute source d’observation intelligente. Ce n’était d’ailleurs que tout récemment et un peu par hasard, que l’on était parvenu à découvrir la présence “d’hommes”, sur ce satellite du Soleil, grâce à une sonde terrienne égarée et récupérée.

Le fait que ces terriens passaient le plus clair de leur temps à s’entre-tuer et à démolir ce qu’ils avaient construit, sans que l’on puisse trouver une motivation suffisante à ce comportement, n’avait en soi aucune importance et n’intéressait que quelques savants spécialisés dans la sociologie des insectes.
Seulement, un fait nouveau, perçu et analysé par les observatoires automatiques interstellaires et quelques sondes spatiales, avait fortement inquiété les communautés scientifiques inter-galactiques:
Ces insondables terriens avaient trouvé le moyen de manipuler les constituants de la matière et faisaient joujou en cassant des atomes! Ceci au risque de se détruire eux-mêmes avec leur petite planète - ce qui ne serait pas grave - mais au risque de provoquer quelques réactions en chaîne, pouvant abimer d’autres régions de l’espace !

L’inquiétude des scientifiques était d’autant moins surfaite que ces diables de Terriens s’étaient empressés d’utiliser leur récent savoir pour se taper dessus avec une plus grande efficacité !
On s’émut en Haut Lieu. C’est alors que fut décidée la création d’une structure d’observation permanente de la planète Terre..

Nos trois fonctionnaires-astronomes étaient donc, en ce moment là, en plein travail, analysant les données chiffrées, transmises par toute sorte de calculateurs et d’écrans.
Ces trois scientifiques de haut niveau s’entendaient à merveille. C’étaient de vrais copains.
D’origines éthniques différentes, ils plaisantaient souvent sur leur goût prononcé pour les boissons caractéristiques de leurs ethnies de naissance : l’un buvait du thé, le deuxième carburait au vin rouge et le troisième avalait de grandes rasades de bière. Bien entendu chacun trouvait merveilleuse sa boisson favorite et prétendaient que les autres liquides n’étaient que le breuvages d’ethnies attardées.

C’était justement le buveur de thé qui, ce jour là, découvrit une anomalie dans les courbes, toujours régulières, qui synthétisaient la rotation de la planète Terre sur elle-même et son orbite autour de l’étoile Soleil.
Il en fit part à ses copains et ceux-ci redoublèrent d’attention.
Mais tous les autres paramètres semblant normaux, ils décidèrent qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.
Un peu plus tard, ils devaient constater que le phénomène s’était reproduit, les graphiques accusaient une distorsion évidente, laquelle se reproduisit à nouveau, dans un laps de temps plus court.
Cette fois, il semblait nécessaire d’aviser. Les trois savants pensèrent d’abord que l’anomalie provenait d’un disfonctionnement du matériel d’observation, tant la chose paraissait invraisemblable !
Ils firent tout naturellement appel à l’équipe de techniciens chargés du matériel, lesquel conclurent que tout était en parfait état de fonctionnement et les données enregistrées tout à fait fiables.
Cela devenait sérieux. La planète Terre semblait animée de mouvements désordonnés. Sans doute uniquement perceptibles au début par les instruments de mesure sophistiqués, mais dont l’ampleur s’accroissait rapidement, au point qu’il n’était plus possible maintenant de douter qu’un évènement grave s’était produit sur cette satanée boule folle !
Il restait à déterminer quelle était la nature de cet évènement.
Le savant buveur-de-vin, spécialiste des sciences et technologies nucléaires, émit l’opinion péremptoire que ces imbéciles de Terriens avaient fini par déclencher un cataclysme nucléaire qu’ils ne pouvaient plus maîtriser. Il mis en route toutes les procédures de contrôle prévues à cet effet et dû se rendre à l’évidence : rien n’indiquait qu’une explosion nucléaire majeure avait eu lieu sur la Terre.

Le savant buveur-de-bière, dont la compétence s’étendait à l’ensemble des sciences de la nature, chercha une explication dans la possibilité d’une énorme catastrophe de nature géophysique: effondrement d’un continent, glissement brutal d’une plaque tectonique ou encore jaillissement du magma par une fracture gigantesque et spontanée de l’écorce terrestre.
Mais là encore, rien ne vint corroborer ces séduisantes hypothèses.

Le savant buveur-de-thé se plongea dans ses réflexions, bu de nombreuses tasses de thé, maugréa quelque chose sur la disparition des dinosaures et sussura qu’il valait mieux attendre que le phénomène se précise. “Wait and see”, conclut-il.

Ils n’eurent pas longtemps à attendre...
En quelques jours, les mouvements désordonnés de la Terre prirent une telle ampleur que tous les calculateurs déclarèrent forfait. Il n’y avait plus de logique, plus de règles, plus rien qu’une sorte de gigantesque pomme de terre tournoyant dans l’espace et qui, évidemment, explosa.
Le buveur de thé laissa tomber, simplement : “ Eh bien, nous voilà maintenant au chômage ! ”.

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Quelque temps avant ce temps là, la terre, paisible, tournait rond.
Le gouvernement unifié de la planète maintenait l’ordre et le bonheur relatif des humains était garanti par le respect absolu de la formule antique éprouvée: “Panem et Circenses”.
Modes de vie, goûts et besoins étaient identiques. Ainsi personne ne se posait de questions. Il n’y avait plus d’agressivité et les combats du cirque - parfaitement codifiés - avaient le double avantage d’éliminer les tempéraments belliqueux et de fournir un coefficient de distraction des plus élevé.
Nations, Etats, Traditions, Familles avaient disparu et même la nécessité du “travail” généralisé. Les mémoires collectives étaient mortes et les habitants de la planète avaient été répartis et parqués en fonction de leurs différences génétiques, ce qui limitait les risques d’ affrontements.
La Paix Universelle était maintenant instaurée. L’Ordre régnait.

Mais cette stabilité sociale ne pouvait qu’engendrer une maladie qui risquait de faire basculer l’Ordre dans le désordre précédent:
l’Ennui !
Parfaitement conscient de ce risque, le Pouvoir mesurait constamment le “moral” des humains et faisait varier en conséquence la densité et la nature des évènements ludiques.
Il est vrai que l’imagerie virtuelle et ses corolaires sensoriels avaient tellement progressé que les gens vivaient en permanence dans un monde “virtuel” qui pour tous tenait lieu de monde réel.

C’était précisément à travers ce monde virtuel qu’était apparue, quelques années auparavant, la fameuse Maridonna.
La Maridonna était la dernière découverte des prospecteurs du Ministère des Affaires Ludiques et ils en étaient fiers !
Eblouissante créature, femme d’une beauté sublime, elle focalisait tous les phantasmes.
Elle était tour à tour l’innocence et le vice, la pureté et l’érotisme.
Elle concrétisait tous les rêves et assouvissait les passions refoulées.
Evoluant avec la grâce la plus exquise ou se vautrant dans la plus grossière lascivité, avec la même aisance, la même conviction.
Elle s’offrait au monde entier.
Mais elle s’offrait...virtuellement, car cette impératrice du spectacle, cet déesse d’amour et de perversité, personne ne l’avait jamais vue.
C’est-à-dire vue en chair et en os - en os, si l’on peut dire...!
La Maridonna peuplait tous les écrans et les murs-images du monde. Sa voix parcourait tous les câbles et les ondes et ses accents tantôt rauques, tantôt de soie et de velours, résonnaient dans toutes les cervelles.

Certains disaient même qu’elle n’existait pas “pour-de-vrai”. Qu’elle était la plus sensationnelle création de l’imagerie virtuelle. Qu’ importe ! Elle était là. On la voyait. On l’entendait. Elle crevait les écrans de sa fantastique présence.
Pourtant la rumeur allait bon train, s’amplifiait dans un bouche à oreille planétaire: La Maridonna n’était pas “vraie”...
Et il arriva que la rumeur vint aux oreilles de la Maridonna elle-même... car elle était bien vivante !
Elle demanda à être reçue par les hauts fonctionnaires du Ministère des Affaires Ludiques.
Bien entendu on la reçut immédiatement.
Elle fit un scandale. Hurla. Proféra des insultes d’une incroyable grossièreté. Elle cassa quelques bibelots et se calma. C’est-à-dire qu’elle versa un lac de larmes sur le tapis du Directeur, en hoquetant comme un bébé.
Elle déclara ensuite qu’elle ne pouvait admettre de n’être prise que pour une image virtuelle, Elle, une si grande artiste, hymne vivant à la beauté, l’idole N°1 de toute la planète. Il fallait agir...

On l’apaisa. On convint qu’évidemment, cette rumeur posait un problème - et pas seulement pour elle ! - Qu’il fallait lever cette incertitude dans l’esprit du public. D’ailleurs, les chiffres le prouvaient, : la cote de la Maridonna baissait sensiblement.
Les fonctionnaires du Ministère évaluèrent rapidement le coefficient de “return from investment”. La Maridonna était une valeur sûre, mais chère, en terme d’investissement. L’Idole du moment n’était pas une création virtuelle, mais une création tout de même, car il avait fallu positivement la modeler, à partir d’un potentiel élevé, mais concrètement: du néant. C’était tout à l’honneur des spécialistes de la Direction.
On allait réfléchir. On se congratula. L’intérêt de la Maridonna et celui des Autorités étaient parfaitement concomitants. Il fallait faire vite, car le moral de la population régressait dangereusement.
On créa une Commission d’étude.

De son côté, la Maridonna, rassurée et faisant totalement confiance aux fonctionnaires dont elle relevait, mis les bouchées doubles dans tous les domaines.
Les déhanchements suggestifs de son corps magnifique, provoquaient un peu partout de mémorables partouzes publiques.
Entre deux séances au studio, elle consommait ses amants - bien réels - avec frénésie.
Son choix se portait principalement sur la caste des Gladiateurs et comme sa boulimie amoureuse faisait baisser leur tonus, les heureux élus étaient facilement éliminés physiquement, lors des combats, ce qui permettait à la Maridonna de collectionner de nouveaux amants, sans états d’âme.

La Commision d’étude travailla avec célérité et proposa une solution.
Cette solution originale, mais simple dans son principe, était délicate à mettre en oeuvre. Son originalité même pouvait engendrer le choc souhaité et projeter la cote de la Maridonna vers les sommets ainsi que le coefficient de satisfaction de la population.

Il s’agissait tout simplement d’organiser un gigantesque “show” public avec apparition et prestations réelles de l’Idole elle-même.
Aucune retransmission médiatique ne serait autorisée. Il fallait inciter les gens à venir de partout, pour voir “ de leurs yeux” et entendre “de leurs oreilles” la mythique Maridonna...

Les conclusions du rapport furent adoptées avec enthousiasme.
La Maridonna fut partagée entre une joie folle et une terrible angoisse.
Jamais elle n’avait affronté directement un public et la perspective de devoir paraitre devant des millions de gens la terrorisait.
Elle accepta ce “challenge”, qu’elle n’aurait d’ailleurs pas pu refuser !

Le projet devait demeurer secret. On lui attribua le code : Donna-Best.
La principale difficulté que suscitait le projet était le choix du lieu.
Aucune structure architecturale existante ne pouvait convenir : Podiums, stades, arènes, cirques, esplanades, recensés à travers le monde n’auraient pu contenir le nombre de spectateurs que prévoyaients les responsables du projet.
Le secret de l’opération ne permettait pas d’opérer les sondages habituels et les calculateurs futurologues, pédalaient dans le vide.

Le lieu choisi en définitive se situait en Océanie, tout près de la nouvelle mégapole Australia, bâtie au coeur de la région des anciens déserts.
Il y avait là un gigantesque cratère naturel, de plusieurs kilomètres de circonférence, peut-être façonné par le choc d’un astéroïde.
“Site grandiose et sauvage, propre à enflammer le coeur des spectateurs”, proclamaient les Psycho-Communicateurs.
Nous n’entrerons pas dans le détail des nombreux problèmes qui durent être résolus. On peut facilement imaginer l’ampleur de la tâche ! Ce fut long, fastidieux. Tout fut analysé, discuté et minutieusement élaboré, dans le secret le plus absolu.

Enfin, le moment était venu de lever le voile du secret.
Dans un premier temps, le Ministre des Affaires Ludiques, lui-même, annonça l’opération Donna-Best à travers le réseau informatique protégé reliant les autorités locales de toute la planète. Il s’étendit sur les raisons et les buts du grand “show”.

Au jour et à l’heure prévue, parfaitement orchestrée avec la solennité voulue, l’annonce éclata dans le public mondial.
A l’incrédulité des premiers instants, succéda une fantastique explosion de joie...
Dès la nouvelle connue, le monde ne vécut que pour l’évènement!
... Et le monde se mit en marche.

Migration à l’échelle planétaire, des milliers de gens, puis des millions et bientôt des milliards d’êtres humains convergèrent vers l’Océanie, vers Australia, nouvelle Terre Promise !

Tous les bateaux du monde, tous les avions, tous les trains furent mobilisés dans une ronde ininterrompue.
Les deux grands ponts reliant l’Océanie aux terres d’Asie, par les Iles de la Sonde et les Philippines, furent pris d’assaut.
Tout ceux qui n’avaient pu emprunter les différents moyens de transports, complètement saturés, marchèrent.
Ils marchèrent le jour. Ils marchèrent la nuit.
Ils avaient perdu le sens du temps et de la distance. La plupart ne savaient même pas où se trouvait l’Océanie !
On leur disait :”C’est par là...loin...” Beaucoup moururent en route, épuisés. On marchait sur les cadavres.

Avancer... avancer....avancer... Les océans se couvraient de tout ce qui pouvait flotter: barques, canoës, gondoles, planches à voiles, pirogues, radeaux, pédalos. On vit même des baignoires, des tonneaux, des cuves. Des millions de voiles... des millions de rameurs...
Combien furent engloutis ? Les Autorités de la planète avaient été alertées et avaient tenté de freiner cet exode. Elles se trouvaient complètement dépassées et impuissantes à endiguer le flot, d’autant plus que tous les fonctionnaires locaux avaient disparu.
Ils n’auraient pas voulu “rater” la Maridonna !

Là-bas, le cratère se remplissait, dès le premier jour de l’annonce.
Comme les bords de cette gigantesque cuvette étaient assez pentus, les nouveaux arrivants poussaient les premiers dans le trou.
La poussée humaine, convergeant vers cet unique point, était telle que le cratère fut bientôt plein au ras bord.
Il n’y avait d’ailleurs plus que des morts.

La marée humaine débordait maintenant largement le périmètre du cratère, écrasant le cercle des gens arrivés avant eux. Et le processus se répétait invariablement. La densité de la masse humaine augmentant sans cesse vers ce point central.
Combien parmi les vingt milliards de terriens étaient venus ?
Nul ne pourra jamais le dire. Cela n’avait plus aucune importance, car la planète Terre, déséquilibrée, amorçait des mouvements erratiques, de plus en plus violents, plongeant tantôt dans la glace, tantôt dans le feu les attardés encore vivants et finalement, prenant la forme d’une immonde patate folle, elle explosa.

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Quelque part dans le cosmos, très loin, très loin, un vieux savant chenu, tout vert, tout gélatineux, se tournant vers son assistant, tout jeune, mais tout aussi vert et gélatineux, lui dit : “tu vois, petit, je te l’avais bien dit. C’était si facile de se débarrasser de ces dangereux terriens fous ! Il suffisait de leur envoyer une idole appropriée...
une poupée “gonflée”.