samedi 26 septembre 2015

Dans l'arène de la " 2 "


Ce débat aurait pu être passionnant,
car au delà de la personnalité du "candidat", c'était plutôt
un débat sur son bilan.
Là, on pouvait craindre…
Mais trop policé et monocorde, cela nous faisait regréter notre comédien Marchais ("Yvonne, fais ta valise !)
Avec lui, au moins, on rigolait !

Valls baignait dans une auto-satisfaction mollement contredite
et distribuait quelques bons points aux membres de son équipe.
Normal et convenu.

Toutefois, je ferais deux remarques.
La première concerne la scène finale où on allait présenter les notations des téléspectateurs.
Il fallait voir le rapporteur, embarrassé, tenant les "bons" feuillet de la main gauche et les "moins bons" de la main droite et ne sachant visiblement comment commencer,
craignant sans doute de se faire sabrer par le Grand Vizir  !
Il gagnait du temps, agitant ses feuillets, alors que le visage de Valls se crispait progressivement pour libérer une saine colère qui se traduisit par un long et habile monologue sur les aléas de la fonction présidentielle, réceptacle de tous les mécontentements et qu'il est indécent de livrer bruts ces commentaires à la foule.

Ouf !  Tout le monde était soulagé.
Le rapporteur rangea ses papiers et n'exhiba que deux feuillets contradictoires, relativement anodins !

Je me suis régalé de percevoir cette crispation montante du ministre, mâchoires serrées, dont les yeux me faisaient penser aux sabres de la guerre des étoiles lançant des éclairs bleus acier !



Ma deuxième remarque concerne l'appellation  d'une catégorie professionnelle et sociale, maintenue depuis des générations et qui correspond  en réalité à deux entités  différentes,
Cela empêche deux interlocuteurs croyant discuter de la même catégorie socio-professionnelle, de s'apercevoir qu'ils dialoguent sur des sujets différents !

Il s'agit de la fonction publique.
Qualifier de FONCTIONNAIRE un gendarme ou un médecin hospitalier aussi bien qu'un rédacteur de procédures dans l'enseignement ou dans la sécurité routière est tout simplement  abusif et hypocrite.
Cette confusion me parait devoir fausser le dialogue politique, car quand on parle globalement des fonctionnaires on ne sait pas s'il s'agit du militaire ou du rond de cuir de telle agence !
Concrètement, quand un homme de droite proclame qu'il faut diminuer le nombre de fonctionnaires, il s'agit évidemment du gratte papier dans le placard du 9 ème étage.
Et l'homme de gauche rétorque qu'il n'y a pas assez de pompiers, d'agents de sécurité, que la justice est débordée… Sans oublier le personnel enseignant, garde-manger de la gauche électorale…

Et ils ont tous les deux raison !
Mais ils ne parlent pas la même langue.
Cette confusion volontairement entretenue, empêche tout simplement de résoudre cette équation explosive !…

La solution ?
Distinguer formellement les fonctions "régaliennes" de la fonction publique sous un terme et un statut différents…
…mais que diraient les Syndicats !