vendredi 31 octobre 2008

Entendu de la bouche d'une gourou lors d'une présentation
du Parc National du Gâtinais :
"Nous voulons créer des corridors écologiques
reliant des pôles de biodiversité."
Wouah ! Que bô...

jeudi 30 octobre 2008

Croyez-vous aux TROLLS ?



Croyez-vous aux Trolls ?
Moi, oui !…
Parce qu’il en est venu un à Saint Eloi, ce mardi 28.
Ces maudits petits génies, laids et malfaisants,
s’introduisent dans les maisons pour y foutre la merde !
Celui-là a commencé par mettre en panne notre chaudière à fioul,
alors que le froid descendait aux environs de zéro, dans la nuit.
En prime, il paralysait le circuit d’eau de la chaudière à bois…
Brrrrr…
Ensuite, il alertait tous les sangliers de la région qui labourèrent
joyeusement le parc sur une étendue jamais atteinte.
Plus malicieusement, il perdit ma clé de voiture au moment où nous devions partir vers Paris.
Et pour parachever son désordre,
il enferma Gaspard, l’écureuil,
dans la nasse prévue pour les rats !

Heureusement, ce Troll apparemment satisfait s’en alla,
Et tout rentra dans l’ordre – sauf les trous de sangliers.
La chaudière, ce n’était qu’un contact manœuvré par erreur.
Ma clé gisait dans la terre, sous la voiture.
Gaspard, libéré in extremis, se sauva dans les arbres…
…et nous partîmes pour Paris.
Ouf !

dimanche 26 octobre 2008

Le Rabouilleur et le Zombie - Fable


Un grand savant de renommée mondiale,
prix Nobel de quelque chose
et pacifiste de surcroît
oeuvrait depuis des lustres
dans son laboratoire secret.

Il avait tant et tant réfléchi,
concocté, expérimenté, manipulé
la matière et la vie,
tant et tant fabriqué de clones
et décortiqué l'ADN,
qu'un très beau jour,
il se sentit Maître absolu
de la génétique.

Alors,
pour couronner son oeuvre,
il décida de fabriquer un être rationnel
et quasiment parfait.
Associant les merveilleuses solutions éparses
que Dame Nature avait distribuées
aux uns et aux autres,
un peu n'importe comment,

Ce fut,
comme on peut l'imaginer,
un très très long et patient processus.
Il lui fallut recenser chez tous les êtres de la création
les attributs miracle
et exclusifs
dont ils furent dotés,
ou bien qu'ils s'inventèrent - comment savoir ?

Il lui fallut ensuite
tripatouiller,
injecter ces gènes sélectionnés.
Pas à pas,
génération après génération,
l'Etre Nouveau fut créé.

On ne pouvait dire
que cet être merveilleux fut très joli-joli !
Il était même franchement laid,
mais tellement perfectionné
et tellement plein de majesté...

De l’homme, bien sûr, il prit la tête
avec tout son contenu.
Mais de la mouche, il prit les yeux
et sur roulement à billes il les fixa,
comme son cousin le caméléon.
De l’homme il prit aussi les mains,
tellement sont admirables
les mains de l'homme !
Mais de sous ses aisselles
se déroulaient harmonieusement
deux tentacules de pieuvre
terminées par des pinces de crabe,
ce qui devait être bien pratique
pour la mécanique.

Du xenopus, il prit les cuisses puissantes
et avec ses pieds largement palmés
il devait merveilleusement nager,
parce que du poissons,
il avait les branchies
et puisqu' il produisait de l'électricité,
telle ce poisson-batterie,
une petite loupiote ornait son front,
ce qui devait être bien utile,
la nuit.

Mais comme il était nyctalope
à l'instar de son autre cousin, le hibou
et qu'il possédait ce truc
du dauphin qu'on appelle sonar,
cela faisait quelque peu double emploi,
qu'importe !
Le grand savant ne lésinait point...
De la vache, il possédait la panse
et ne connaissait pas l'indigestion !
De l'escargot il avait le double sexe,
pour des sensations plus perverses,
mais n'ayant pas - encore - de partenaire,
et son sexe mâle pouvant fréquenter son sexe femelle,
le grand savant se promit,
dans une version future et plus élaborée,
de mettre un sexe à chaque extrémité,
car cela n'était pas sain
et pas du tout convenable...

Raffinement suprême :
une large poche de kangourou
pouvait utilement remplacer l'attaché-case
réglementaire
de ceux qui réussissent.

J'allais oublier de préciser,
mais c'est l'évidence,
que deux grandes ailes
de pipistrelle ornaient son dos.
Ses ailes de peau tendues,
d'écailles de papillons étaient couvertes,
pour qu'elles soient plus jolies.

Du serpent à sonnette,
il en avait la queue.
Pourquoi faire, me direz-vous ?
Le grand savant
dans sa sagesse, l'en avait doté,
afin de s'annoncer
auprès des êtres frustres
et rudimentaires,
comme vous et moi,
et pour ne pas les effrayer.

Enfin,
avant d'entrer dans le monde,
il lui restait à parfaire son éducation
et ses manières.
Pour ce faire,
un père Jésuite fut son précepteur
particulier
et lui enseigna les bonnes manières,
le latin, la musique et la modestie.

Pour achever son ouvrage,
le grand savant le baptisa :
Pérestroïkum vulgaris,
car ce n’était qu’une première version,
mais les assistants laborantins
et surtout les assistantes,
émoustillées par son double sexe
l'avaient nommé tout simplement
Gaspard.

Et le grand jour arriva...
L'on jugea que Gaspard
pouvait enfin quitter l'univers préservé
du laboratoire
et se lancer dans le monde,
sous l'oeil ému, bienveillant
et passablement anxieux
de son paternel-savant.

Pour respecter la vérité historique
et l'honnêteté,
il faut bien avouer que tout ne fut pas parfait !
Cet être exquis ne se mouvait
qu'avec lenteur et patauderie,
empêtré qu'il était
dans tous ses accessoires...
Il lui arrivait de s'emmêler
les pieds palmés avec les pinces de crabe,
ce qui le faisait chuter !
Alors, il voulait s'envoler.
Mais son cerveau n'étant qu'humain,
n'était pas programmé
pour synchroniser les ailerons
et il chutait .

Comme il avait, en outre,
un pif de clebs d'une extrême sensibilité,
il ne détectait, en vérité,
que des parfums de merde,
puisqu'ils sont omniprésents
dans notre beau monde civilisé
et aussi dans l'autre.
De lui-même émanait
la délicieuse odeur du putois,
avec celle de la couleuvre à collier
et il faisait dégueuler tous les rats du quartier !
Tout cela le rendait bien triste...

Plus grave était le fait
que ce délicieux Gaspard,
de kleptomanie aigüe était atteint,
rentabilisant fort à propos
la tentacule, la pince de crabe et la poche kangourou.
Dieu sait quel gène malin
s'était glissé dans la cuisine originelle
de cet ange immaculé !

Le grand savant paternel
pour se justifier et se consoler et se rassurer
disait,
en toute mauvaise foi scientifique,
que ces petites misères étaient prévisibles
et rectifiables,
parce qu'après tout,
le Pérestroïkum vulgaris n'était qu'un prototype...

Trois jours plus tard...
de tristesse
il mourut !

Le grand savant, désespéré,
l'autopsia,
au microscope l'analysa,
au scanner le zieuta,
le sonda par tous les pores
et les trous
et enfin trouva :

Une sale petite bestiole hirsute et loubarde
de zombie,
cancéral et sidatique
inconnu
dans le Bottin des crobes et microbes
qui, se sentant découvert
se dressa, ithyphallique et graillant
sous le microscope électronique :
"Merci ! vieux sorcier,
cela fait des siècles, des siècles et des siècles
que je fus codifié !
Et que j'attends,
tapi dans l'ombre,
oublié, impuissant,
stérile, inutile...
Grâce à toi,
et à tes manipulations, enfin,
je pourrai vivre et prospérer
et me reproduire
et envahir...

Moralité :

A rabouiller sans cesse
l'inconnu et les équilibres établis,
il n'est de grand savant,
prix Nobel de quelque chose,
et même pacifiste,
qui ne soit à l'abri
du réveil du zombie...

Le dessin du jour