samedi 21 août 2010

Monologue noir par un jour de pluie

Ich weiss nicht was soll es beteuten dass ich so traurig bin
La Lorelei


Dans la gouttière d’en face un pigeon étique, malade, tremblant, attend la mort... Ma pensée ére, rythmée par le martellement insupportable de la pluie sur les toits de zinc. Et cette odeur de suie...

Avez-vous réalisé que nous étions gouvernés par un TROU ?
Les cambodgiens, sous Pol Pot, étaient gouvernés par un organisme d’autant plus implacable qu’il était anonyme et sans visage.
Cela s’appelait quelque chose comme l’Angkar.
En France, aussi dépersonnalisé que dictatorial, nous avons le TROU.
Le Trou nous gouverne et veille sur nous.
Dieu tutélaire dont la bible est la “solidarité nationale” et la morale, la “pensée correcte”.
Au non du Trou, vous ne fumerez plus. Adieu tabac.
Au nom du Trou, vous ne boirez plus d’alcool. Adieu bonnes bouteilles.
Au nom du Trou, vous ne piloterez plus. Vous roulerez au ralenti dans l’ennui et la somnolence. Adieu plaisir de piloter.
Au nom du Trou, vous ne ferez l’amour qu’encapoté. Bonjour l’amour codifié avec le manuel du savoir s’encapoter !
Au nom du Trou, vous ne laisserez plus le soleil caresser votre peau. Le soleil nuit au Trou !
Au nom du Trou, tout risque est interdit : Ski, chasse, bateau, montagne... les règlements pleuvent, les normes, les homologations et les permis s’installent, les contrôleurs sanctionnent.
Bientôt vous “mangerez bio correct”, car l’obésité menace et le Trou veille...
Au nom de ce Trou tout peut être réglementé ou interdit !
Le Trou de la Sécurité Sociale, bien sûr.

Qui aurait prédit que cette merveilleuse institution qu’est la Sécurité Sociale creuserait son propre trou et serait en définitive totalement liberticide !...
Humanisme ? Désir de nous protéger contre nous-mêmes ?
Bien sûr, puisque nous sommes des primates inconscients à qui il faut préciser de ne pas mettre le chat à sécher dans le micro-ondes, de ne pas avaler la lessive et de mettre ses doigts dans ses trous de nez, si l’on y tient, mais pas dans la prise électrique. .
Mais en réalité, pour ne pas agrandir le Trou !
Le Trou mène à la ruine de l’Etat et par conséquent à la nôtre...
Et ironie planétaire, notre saint Trou est menacé par un autre grand méchant Trou...
Celui de l’ozone !

Voilà la société que nous nous concoctons avec l’assentiment collectif:
Une vie vertueuse et grise, où tout risque est exclu.
Où le Bien et le Mal sont définis à l’aune du Trou.
Il n'y a pas que les gens qui se suicident. Les sociétés aussi.
La France en est un bon exemple. Cela fait plusieurs dizaines d'années que je vis - spectateur triste - dans un pays qui se suicide, lentement, mais sûrement, en toute bonne conscience, avec la complicité vaniteuse et aveugle des dirigeants politiques, de l’“intelligentsia”auto proclamée et de l’égoïsme corporatif et borné des syndicats.
N’est-ce pas le célèbre Léon Blum qui disait quelque chose comme : “Laissez faire cette expérience Nationale-Socialiste, elle s’éteindra d’elle-même...”.
Bel exemple de clairvoyance de gauche !
Comme ce médecin notable d’une petite ville pyrénéenne ou je me trouvais qui, 3 jours avant l’armistice de 40, réunissait tous ces clients devant des cartes d’état-major, pour expliquer pompeusement que nous allions gagner la guerre.
Bel exemple de clairvoyance de droite !
“Nous vaincrons, parce que nous sommes les plus forts” claironnaient les ondes officielles!
De gauche, comme de droite, la même clairvoyance nous disait : Les japonais ne peuvent nous concurrencer, car ils copient, mais sont incapables d’inventer !
Pour les américains, on les aime bien, avec condescendance... ces grands enfants...
Ce même aveuglement qui empêche de voir que notre socialisme mou et “humanitaire” conduit inexorablement et automatiquement à une forme de dictature.
Cela est inscrit dans les gênes de l’idéologie socialiste :
L’Etat s’approprie les moyens de production et la planification de l’économie. En conséquence, cela implique une armée de fonctionnaires pour établir les plans. Une autre armée pour en contrôler l’exécution et une troisième pour sanctionner.
Une monstrueuse bureaucratie appuyée sur une police omniprésente et en définitive un régime proprement dictatorial !...
Le tout dévoyé par la tricherie et la corruption, comme cette usine de chaussures, “héros de l’union soviétique” qui fabriquait des chaussons en plein hiver pour dépasser ses quotas d’unités-chaussures à la barbe des autorités !
Voyez aussi la Chine, malgré la découverte d’un capitalisme conquérant.

Qui se souvient encore de ce que représentait notre beau pays d’avant les années 40 ?
Nous avons perdu notre "volonté de puissance", commerciale, militaire et culturelle (colonisatrice, aussi), sans laquelle un pays ne progresse plus et par conséquent meurt et nous nous enfermons dans une autosatisfaction xénophobe et “moralement correcte” :

Business = caca (idéologie catholique), repentance, auto flagellation devant l’Histoire.
Ah! Que sont devenus ces beaux planisphères de nos salles de classes, en carton défraîchi ? Patchwork en rose et mauve (l’Empire Français, versus l’Empire Britannique)., couvrant le monde !
Le peuple de France a fait sienne la nouvelle devise "Small is beautiful". Et vive l’auto-cocorico !
D'ici peu, nous deviendrons la deuxième Grèce de l'Europe !
L’ennui en plus et la culture antique en moins.
Avec, bien évidemment, la bénédiction des gourous, qui lâchent leurs jugements péremptoires et médiatisées devant les foules béates.
Voyez cet acharnement des idéologues de "gôche"- comme ils disent - pour tuer la bourgeoisie, alors que celle-ci se meurt d'elle-même et mourra définitivement, tout simplement par manque d'espace ! La bourgeoisie crée, possède et conserve. Elle a besoin d'espace. L'espace disparait devant la démographie et son propre coût.
Quand tout le monde aura droit et n'aura droit qu'à sa petite "capsule de vie", que deviendront les notions de "possession" et de "conservation" ?
Que deviendront : Propriétés, maisons, objets d'arts, souvenirs familiaux, archives, créations des générations antérieures, bref, tout ce que l'on appelle : le Patrimoine ? - lequel d’ailleurs ne rapportant rien, est néanmoins taxé...jusqu’à épuisement des stocks !

Sans oublier que, dans l'avenir, l'on ne saura probablement même plus qui sont nos propres parents, avec la prolifération des “pacs”, de l’union libre, du vagabondage sexuel, des fécondations en éprouvettes, de l’échangisme, des mères porteuses et d’ailleurs, on s’en fichera comme de sa première culotte.
Mais, après tout, peut-être que tout cela pourra se conserver dans la mémoire d'un disque dur. Un patrimoine virtuel ! (mais il parait qu’ils sont, eux aussi, mortels...)
Je ne sais si la religion est "l'opium du peuple", mais je suis certain que les Intellectuels en sont le virus.
C’est toujours la "trahison des clercs".
"Les poissons pourrissent par la tête" disaient les Chinois, dans les temps de leur sagesse.

Les races aussi se suicident. "Touche pas à mon pote !"...et laisse toi bouffer. Mieux: éduque ton pote, importe sa prolifique famille, donne lui ta science, ton savoir-faire, tes usines clefs-en-main, tes armes et un "beau" jour, les hordes jaunes ou noires ou bistres et même blanches déferleront... en attendant de se bouffer entre elles !
Je vois la société future comme une immense marée humaine, amorphe, pâteuse et inculte, encadrée, surveillée par une caste aristocratique du savoir, de l’intelligence et par conséquent
de la force, retranchée derrière des murailles virtuelles infranchissables.
De fait, une nouvelle aristocratie !

C’est exactement ce qu’a montré le film Zardoz, tellement prémonitoire.
Des sortes d’androïdes conditionnés, policiers-écolos, interviendraient à la moindre fumée suspecte, au moindre décibel anarchiste, à la moindre diffusion d’une image hérétique, au moindre déviationnisme par rapport à LA NORME - (Sainte Norme priez pour nous).
Seule régnera L’IMAGE. L’image officielle, concoctée et diffusée par l’Autorité. Elle sera l’aliment vital de cette marée humaine. Elle sera la Vie elle-même, puisqu’il n’y aura aucune autre réalité et que cette image sera tellement séduisante...

Ces hommes et ces femmes du futur - seront-ils seulement différenciés ? - vivront dans des capsules individuelles, enclenchées les unes aux autres comme un gigantesque “Légo” couvrant la surface de la planète, s’insérant dans ses profondeurs et s’élevant vers les étoiles.
Ils ne pourront, ni ne voudront en sortir, puisque leur vie sera là, toute en image, paradisiaque, colorée, parfumée, en relief, en sensations, modifiable à leur gré, au gré de leurs fantasmes ou de leurs vices et que “dehors” il n’y aura... rien !
Peut-être, la survivance de certaines connaissances du passé, des réminiscences génétiquement mal contrôlées, animeront quelques secteurs de cette masse humaine. Alors, il aura des vagues déferlantes vers les murailles protectrices du pouvoir, des tsunamis de révolte, vites réprimés, liquidés, au nom de l’ORDRE.
Revoir Fahrenheit 451.
Et ce sera le bonheur pour tous, dans l'égalité et la solidarité obligatoire à défaut d’être fraternelle, puisqu'il n'y aura plus de riches et que personne ne sera véritablement tout a fait pauvre...
A moins que les hommes ne continuent à se faire la guerre pour des programmes de télé ou des matchs de foot ou pour une quelconque religion réduite à un mode de vie, à des exercices artificiels, à du social, et à laquelle ils ne croient même plus ! - sans oser l’avouer....

La méchanceté, la cruauté, ne font que croître, amplifiées par toute cette technologie galopante, omniprésente.
Tous ces gens qui croient "savoir" et qui ne savent même pas qu'ils ne savent pas !
Tous ces gens qui "filtrent le moucheron et gobent le chameau" !
Et tous ces minables vaniteux, qui se donnent bonne conscience par socialisme interposé, sans admettre qu'ils pensent ainsi pouvoir annuler les conséquences de leur nullité, de leur inculture, de leur inefficacité bavarde, voire de leur paresse, de leur incapacité programmée à entreprendre, à prendre des initiatives, des risques, à "Cumplir", comme disait superbement Evita Peron.
"Tous petits, mais tous égaux !" - telle est notre devise...
"Panem et circenses" répond le Pouvoir - rien de moins, mais rien de plus !


Tout se passe pourtant comme si la société croissait indéfiniment par une alternance de mitoses et de phagocytoses...
La cellule vivante se scinde en deux pour former deux nouvelles cellules, parfaitement indépendantes, chacune étant constituée comme la cellule d'origine, avec noyau, et tous les accessoires.
Mais - et c'est là le point important - chaque cellule reconstitue sa membrane protectrice, sa peau, sa muraille de Chine.
Dans la société, le processus est le même, mais une fois cet arsenal de défense et de protection mis en place, la nouvelle cellule devient offensive : elle aspire à croître par phagocytose des autres cellules, devenues ennemies.
Les rapports entre groupes ne sont que des rapports de force !
Familles, associations, groupes sociaux, départements d'une entreprise, compagnies industrielles ou commerciales, groupes ethniques ou religieux et bientôt continents, ne développent entre eux que des rapports de force et ne songent qu'à se scinder ou à s'absorber.
Scission - Conquête - Absorption - Digestion - Scission....
La cellule conquérante grossit, vieillit, sa cohésion interne faiblit et le processus de mitose s'amorce en son sein !
Dans les groupes, cela se traduit par une succession de phases centralisatrices et décentralisatrices ...

Chaque phase est présentée comme un progrès définitif et irréversible - le fameux "sens de l'histoire"! - alors que la plus élémentaire observation des faits démontre que la phase suivante viendra nécessairement.
Les Nations deviennent continents.
Dans le même temps, les provinces, les régions ou plus exactement les entités ethniques redécouvrent leur identité historique, culturelle ou religieuse et cherchent à se séparer de leur Nation pour devenir indépendantes, c'est-à-dire Nations elles-mêmes... et cela commence toujours par la reconnaissance des patois et langues régionales, suivi par la musique et la danse.
Ce double mouvement est inéluctable et comme l'Homo Imbecilius ne veut pas l'admettre, cela entraîne un cortège de morts, de malheurs, de destructions, de ruines, le gâchis intégral.
C'est malin !

J'ai de plus en plus de mal à supporter cette bêtise humaine, qui vous englue, du matin au soir. Cet aveuglement, cette accumulation de petits problèmes inutiles, de temps perdu, de tâches qui ne servent à rien, de certitudes aussitôt remises en cause.
Cette nécessité constante de lutte et de suprématie.
Cette jalousie. Ces mesquineries. Cette agressivité et ce mépris pour les autres groupes.
Cette obligation de se défendre sans cesse.
Cette obligation d'attaquer pour survivre, comme les animaux..
Et, englobant le tout, cette angoisse latente: vais-je un jour mourir fusillé ? Torturé ? Explosé par un kamikaze fanatique ?
Vais-je pourrir dans un camp ? Vais-je voir disparaître ceux que j'aime ?
Vais-je devoir faire quatre heures de queue pour une paire de chaussures, ou pour un quignon de pain ? Vais-je être obligé de subir les cours d'endoctrinement du soir ? Vais- je devoir faire mon autocritique en public pour avoir fait carrière dans une de ces "multinationales" abhorrées ? Ayant été dénoncé, bien entendu, par ma dernière petite-fille ?...
Toutes choses qui se pratiquent assez couramment sur l'ensemble de la planète.

"Electricité, plus soviet", disait Lénine. En fait se sera plutôt : "HLM, plus télévision, plus réglementations", avec ou sans électricité !
Vivre dans un tableau de Buffet ? Non, merci !
Avez-vous seulement observé une foule ? Ces foules quotidiennes qui inondent les gares, les aérogares et le métro ?
Cela vaut la visite: Toute la laideur humaine en un seul lieu. Tous ces gens mal foutus, trop petits, trop grands, obèses, maigrichons, tordus, courts sur pattes ou montés en échasses, visages anxieux, mornes ou haineux, traits mous, teints blafards, mal fagotés. Des saris chatoyants sur des grolles éculées, des voiles sales cachant mal des visages gras, bouffis, des vestes avachies sur des jeans délavés et j’en passe...
Soudain émerge une belle fille, élancée, galbée, un corps d’amphore, une chevelure de feu. Tu la vois de dos. Elle se retourne et c’est l’horreur... visage revêche, con, des yeux de vache, des seins en chute libre...
Ces foules planétaires justifient le jugement dernier !

Là haut, dans la gouttière en zinc, un chat gris achève de déchirer le pigeon.
La pluie...

lundi 16 août 2010

Quelques nouvelles fleurs d'été















..................................Rose Philippe Noiret

Nénuphar................................................................








Hortensias de Bellerive...........................






Géraniums de Bellerive...........................................




....................................Pelargonium








Connaissez-vous celle-là ? Certainement pas...
car elle n'existe pas !........................................................................