mercredi 18 avril 2012

En marge de la campagne


« Les Français veulent que le Président soit comme eux.
Et s’il le fait, ils le lui reprochent… »
Giscard d’Estaing
Peut-être est-ce la faute à l’accordéon ?
Et s’il avait joué du tuba ou du triangle ?
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Un candidat à la présidence de la République, élu, va fêter ça par une bonne
bouffe avec une bande de copains, dans un restaurant huppé.
Scandale ! Opprobres. !
Il est définitivement frappé du sceau d’infamie.qui lui collera à la peau tout au
long de sa vie politique.
Bon.
Mais, dites-moi, si un champion du ballon rond ou ovale avait fêté son dernier
match victorieux, avec des copains dans un restaurant huppé.
Que se serait-il passé ?
Sans doute une foule d’admirateurs, de photographes,
de journalistes et de demandeurs d’autographes !
De même pour une goualeuse du micro à la voix fabriquée par son ingénieur du son.
Allez comprendre !
Moi, je confesse avoir invité ma fille avec quelques copines à une petite bouffe
dans un troquet de Pantin pendant ses épreuves du bac.
Mea culpa.
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Au commencement était le VERBE…
Et le Verbe était en Dieu
Et le Verbe s’est fait chair     (Jean)

De Jésus à la Grèce, de la Grèce à Rome, à notre république parlementaire, en passant par
Bossuet, Mirabeau, De Gaulle, tant d’autres et aujourd’hui ?
Je vous laisse deviner !
Le monde est dirigé par le Verbe.
Les foules sont entraînées, conditionnées, manipulées,
par la puissance du Verbe.
Le Verbe est émotif, il agit sur la tripe et non sur le cerveau, sur l’intellect.
Est-ce un bienfait ? Je ne le crois pas.
La matérialité de la voix, son tonus, sa gravité, son rythme et même certaines sonorités métalliques peu agréables, agissent et convainquent mieux que le contenu du discours.
L’orateur tribun, avec en prime une bonne gueule et une gestuelle appropriée, sera toujours gagnant face au rédacteur doué.

J’ai rêvé d’une campagne électorale où le Verbe serait interdit !
Utopique, évidemment.
Mais cela aurait peut-être évité au monde la puissance destructrice d’un Hitler…

(cf. mes blogs : L’oiseau de Bois : 2008
       et  Le Prêcheur de nulle part : 2009)