mardi 22 avril 2008


"Gaspard"
22 avril... enfin le printemps !
Le vert monte en densité.
Légère brume matinale, sous un soleil qui, enfin, sourit.
Lumière dorée...
Petit déj devant la baie ouverte sur la nature.
Tout le petit monde s'ébroue dans la prairie...
Gaspard, l'écureuil tout fou, qui fait son jogging horizontal et vertical,
le pic épeiche en habit de séducteur,
le pic vert, froussard,
le coq vénéré bête et prétentieux et quelques poulettes de son harem,
notre couple de colverts familiers, qui petit-dej en même temps que moi,
des sitelles torchepot, bien nommées, conquérantes aux yeux fardés,
une classe de mésanges qui vibrionne dans la mangeoire, des charbonnières,
des bleues et des têtes noires,
des pinsons, une bergeronnette échappée du marais,
quelques merles et merlettes ,
un rougegorge solitaire, avec ses petites jambes maigres,
comme les vieilles dames de Faizan,
des piafs anonymes et surprise de l'année:
un tarin des aulnes et un rougequeue.
Là-haut, au faîte des arbres, un héron plane, tel un vieux chiffon emporté par le vent...
Et dans la trappe, un gros rat dans le couloir de la mort...
Mais où donc est le raton-laveur ?

lundi 21 avril 2008


L'envol

Le Temps... c'est quoi ?

Le Temps...existe-t’il ?

Le Passé n’existe plus.
Donc, le Passé n’existe pas.
Le Futur n’existe pas encore.
Donc, le Futur n’existe pas.
Mais alors, le Présent peut-il exister, ce Présent sans épaisseur , puisqu’il n’est que Après-Passé ou Avant-Futur ?
Le Présent, dés l’instant qu’il existe, devient Passé.
Autrement dit, nous ne vivons que dans le Passé-mémoire ou le Futur-imagination. L’existence ne serait-elle que virtuelle ?
... et pourtant, chacun de nos actes se situent dans un présent bien réel, et sans retour !
Je tue quelqu’un. Il est bien mort. Cela n’a rien de virtuel, mais c’est déjà du passé. C’est irreversible. Toutes les conséquences sont dans le futur immédiat ou lointain, pour lui et pour moi.
Chaque instant présent est la conséquence de l’instant d’avant... qui n’existe plus, donc qui n’existe pas. Peut-être, chaque instant présent, devenu instant passé, est-il “stocké” quelque part dans un ailleurs ?
Le Temps se comporte comme une nasse à poissons : on passe par le petit trou de l’instant d’après, mais il est hors de question de revenir en arrière. Et il faut bien choisir son “petit trou”...quand c’est possible.

Bon ! Tout cela n’est pas très original. D’autres l’ont dit.
Ce facteur Temps est mal exploité par le cerveau humain.
Il inquiète. Il est totalement abstrait et perceptible uniquement par le mouvement.
Le Temps est qu’une pure invention humaine.
Ce n’est qu’un étalonage du mouvement, une sorte de baromètre !
Supposons un univers immobile, où tout serait immobile et immuable, où rien ne se transformerait où la matière serait totalement inerte, figée, où il n’y aurait ni naissance, ni mort, que deviendrait la notion de Temps ? Elle n’existerait pas et serait même proprement inconcevable !...

Le Temps nous semble immuable, quelque chose de linéaire, découpé en tranches théoriques de Siècles, d’Années, de Jours, d’Heures, de Minutes, de Secondes, jusqu’à des Nano-quelque chose, comme une saucisse d’Auvergne. Pourtant, l’on sait maintenant qu’en réalité il est flexible comme du caoutchouc !

Le point Zéro, lui, est concevable, sinon concret : c’est le passage instantané d’un passé immédiat à un futur immédiat.
L’Eternité est encore moins concevable que les Infinis, petits et grands. En effet, si l’infiniment grand est représenté matériellement par le ciel étoilé et par ses milliards “d’objets”, à des milliards d’années-lumière, que l’on perçoit, mesure, calcule ou devine et qui ne laisse entrevoir que des étoiles et encore des étoiles et des trous noirs et des galaxies, et ensuite peut-être rien, l’infiniment petit semble paradoxalement plus proche de nous et l’homme ne désespère pas de trouver un jour la fameuse brique originelle de dimension quasi-zéro.
L’Espace se voit et se mesure, mais le Temps est impalpable, immatériel. Seules, ses conséquences permettent de l’imaginer.
LE TEMPS N’EXISTE PAS.

Infini, Eternité = ni matière, ni temps = RIEN...RIEN DE RIEN !
C’est-à-dire au-delà de l’avant et de l’après et au-delà de l’infiniment grand et de l’infiniment petit...il n’y a plus rien.
...mais RIEN est le contraire de quelque chose...
... et si le tout ne formait qu’une boucle dont les extrémités se rejoignent en un point... et ce point, ce pourrait-il que ce soit Dieu lui-même ?
Vertige...