lundi 8 octobre 2007

SOIR DE CUITE

- Please, Sir,
How can I get to Crazy Square ???
- How could you go to Crazy Square ?
- Why ?
- How can a square be crazy !...
- ... I still need to go to Crazy Square,
and It will be very kind of you to tell me how.
- You may take a bus,
or a motorcar,
or a bike
or even ride to it,
flying would be too snobbish,
but you just may walk...
- I'll walk !
- That's fine.
- Yes, but which is the way ?
- It does not really matter !
- ???
- You may go North, or East,
but South or West will do as well.
- How that can be ???...
- It's simple : Crazy Square is right here...
... in your mind.




Possession

Ils sont tous là, autour de moi.
Ils me pressent, me serrent, me poussent, me tirent.
Des Zombies ? Des Trolls ? Des Extra-terrestres ?
Des Trônes, des Puissances, des Dominations ?
Des êtres d’une autre “dimension” ?...
Je ne sais. Qu’importe !
Je ne les vois pas, mais je sais.
Je sais: “Ils” sont là.
Des dizaines, des centaines.
Meute hurlante dans un silence total.
Il y en a même un en dedans de moi. Comment s’est-il infiltré?
Il est là, dans mon cerveau.
Je l’imagine, tapi, grimaçant, rigolard, petite boule de haine. Il me crie: “Vas-y!... allez!... ouste!... fais-le!... fais-le donc!...”
Et j’y vais.
Comment faire autrement ? Comment résister ? Ils sont tous là, qui me crient: “Vas-y !”...
Ma tête éclate. Plus j’avance, plus ils crient.
La meute se referme derrière moi, me pousse en avant.
La falaise est là, toute proche. De plus en plus proche. Je vois la mer au loin, calme, d’un apaisant gris-vert pâle, comme une belle huître de Marenne.
Des herbes folles, des graminées dorées, des chardons violets, s’agitent doucement sous la brise tiède et odorante du soir.
Un oiseau de mer, dérangé, s’envole et lance son cri hostile.
“Vas-y!” me dit-il, lui aussi.
Maintenant, je suis sur le bord. Le vide s’ouvre devant moi. Je regarde ce vide, ce néant qui va m’engloutir, m’absorber.
Des goélands, tout en bas, ponctuent les rochers de petits pixels blancs. Ils m’ont vu et tous en coeur ils crient:
“Vas-y !...Vas-y!”...
Alors, je saute.
J’entend une immense clameur.
Toute cette foule immatérielle hurle sa joie.
... Au secours !

dimanche 7 octobre 2007

L'Homme et sa destinée

L' Homme,
cet arlequin naïf
aux multiples facettes,
éternellement
jouant
avec son destin
au bilboquet

Mais cette boule
est perverse
et toujours
elle fuit,
se dérobe,
se précipite à son heure.

Et plus elle se dérobe,
plus l'Homme
s'exaspère,
veut la saisir
et c'est ainsi
pendant la courte fuite
du temps,
l'éternel jeu
de la chasse aux chimères.