jeudi 19 février 2009

Sur la mort d'une enfant...










Aujourd’hui, Nathalie aurait eu 54 ans !
Elle nous a quittée le 19 février 1961. Je ne puis résister au désir de transcrire sur ce blog l’éditorial que j’écrivais en mars 73, dans le journal de l’entreprise, après l’incendie de l’école de la rue Pailleron.


On ne meurt pas....on cesse de vivre.



“La mort d'une petite fille, à l'aube de sa vie, est quelque chose d'inadmissible, d'absurde, de révoltant.

Ayant moi même assisté à la mort de notre petite Nathalie, à l'âge de six ans, je ne puis m'empêcher d'évoquer cette affreuse destruction de l'autre petite Nathalie, fille de nos amis R., dans l'embrasement de son école de la rue Pailleron.

Solidarité de la douleur, solidarité des destins, la mort frappe aveuglément, mais ses moyens diffèrent.
Notre fille s'est éteinte doucement, après deux interminables années d'un mal que l'on savait incurable.
Celle-ci a disparu en quelques secondes, dans une scène d'apocalypse.

Pourquoi des enfants ? Pourquoi Elles ? Qui pourra dire, un jour, le sens de la vie, le pourquoi
de la naissance et de la mort ? l'éternelle interrogation de l'être devant sa propre raison d'être
et sa destinée.
Si la foi rassure, si elle est source d'espérance, elle ne répond pas à toutes ces questions, à toutes ces incohérences, que notre logique humaine perçoit et ne peut admettre.

Que reste-t-il, à présent ? La solidarité de ceux qui demeurent. Le souvenir des années heureuses, la chaleur de l'amitié de ceux qui cheminent ensemble et l'espoir.
L'espoir que, quelque part dans l'univers, hors du temps, hors de la matière, deux petites filles rieuses, main dans la main, dansent parmi les astres ...”

mardi 17 février 2009

Création du vivant 7

L’usine à gaz…

Extraits des planches anatomiques des éditions Atlas

Etait-il vraiment nécessaire de concocter une pareille « usine à gaz » (au sens propre et figuré), pour nous faire vivre sur cette planète ?
Encombré de gadgets dans tous les recoins de notre pauvre corps, cela fait un peu pagaille et l’on imagine facilement notre « créateur » s’angoissant pour y loger la dernière petite glande de son invention !
Ou encore pour passer tous ces écheveaux de gaines, câbles et tuyaux à travers cet inextricable fouillis.
Et puis tout ça est quand même diablement fragile et se dérègle pour un oui ou pour un non.
Sans compter la quantité de petites bêtes qui se cachent là-dedans pour y faire des dégâts pour le plaisir ou pour y vivre.
Pourtant, ça fonctionne plutôt bien, sans qu’on sache finalement à quoi ça sert !…Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?

Quant à la faculté fondamentale de nous reproduire, avec en prime un certain plaisir, sans doute pour nous y inciter, (merci), avouez que le processus est aléatoire, les outils complexes, délicats et pas toujours opérationnels.
Toutes les clefs ne sont pas compatibles avec toutes les serrures !…

Et pourquoi tous ces autres « vivants » apparemment de conception moins sophistiquée, mais dotés de trucs astucieux que nous ne possédons pas : tentacules, ailes sonars, électricité et lumière, armure articulée, etc…. ?

On pourrait peut-être demander ces trucs-là, dans le cadre de l’évolution. (On n’est pas pressés)….mais à qui ?
Plus étrange encore, si l’évolution existe aussi pour l’espèce humaine, pourquoi ne savons-nous même pas dans quelle direction elle nous dirige ! Qui décide ? C’est un comble ! On pourrait quand même avoir notre mot à dire…Exprimer nos préférences…
C’est sans doute pour cela que notre merveilleuse petite cervelle a réinventé quelques-uns de ces atouts en les matérialisant avec nos mains et nos pieds, mais pourra t’on un jour les incorporer dans notre organisme organique ?
Pour ma part, il me serait plus utile et plus sympa de voler en rase mottes, comme un canard, plutôt que de marcher ou de prendre…l’avion !
Lequel canard peut même flotter sur l’eau…glacée !
Et plonger sous l’eau !

Dans l’industrie automobile, on sait que suivant les marques, les périodes ou les modes, c’est tantôt le carrossier qui est privilégié, tantôt le motoriste.
Dans le premier cas, on dessine une superbe bête conforme aux oukases du marketing et les motoristes doivent se débrouiller pour y mettre tous les ingrédients nécessaires à sa fonction.
Ça fait un peu fouillis et pour accéder à un quelconque machin il faut souvent démonter la moitié de la bagnole !
Dans le deuxième cas, on présente un squelette mécanique performant et le « designer » n’a plus qu’à se débrouiller pour habiller l’ensemble d’une belle peau vendeuse !

Si notre « créateur » a souvent réussi à nous fabriquer une belle peau vendeuse, mais fragile, les contraintes de taille et de forme (qu’il s’est imposé !) l’ont obligé à concevoir cette affreuse usine à gaz ou tous les organes semblent entassés au petit bonheur la chance, dans le genre pousse-toi là que je m’y mette du dernier métro !…
Enfin, ça marche… mais un peu plus de planification préalable aurait été salutaire, sans compter qu’un multiculturalisme biologique aurait permis une création plus performante et plus économique.

Ces considérations semblent justement prouver la réalité de l’évolution, versus les thèses créationnistes issues de « la foi du charbonnier ».

A ce stade, la question fondamentale que l’on doit se poser est QUI ? ou QUOI ?
Autrement dit : le « responsable » a dû reconnaître ses erreurs et mettre au point un processus d’évolution pour corriger ses fautes de conception dans un lent processus évolutif dont les créations elles-mêmes n’en ont aucune conscience !
Et c’est cela qui « interpelle » !

Que le lent processus de l’évolution soit admit, d’accord !
Mais que l’intéressé lui-même n’en sache rien, et que la direction prise par l’évolution de sa descendance échappe à toute connaissance, à tout contrôle, à toute possibilité d’infléchir le processus, prouve tout simplement qu’il y a quelque part une sorte de « volonté créatrice » qui joue perso, comme on dit !