mercredi 19 novembre 2014

MÉLANCHOLIA, la bien nommée




Je viens de revoir à la TV, ce film controversé de Lars von Trier:  MELANCHOLIA.
Pour moi, un régal, mais il m'a fallu le revoir pour en percevoir toute la beauté et les subtilités du scénario.
Si dans l'ensemble, les critiques de la presse sont bonnes et objectives, les critiques des spectateurs, montrent  qu'une forte proportion des gens n'ont rien compris  !
La faute en incombe probablement à la classification conventionnelle et stupide des films, dans les programmes.
Beaucoup de gens ont été voir un grand film de "science fiction" et sont revenus super déçus !
Evidemment, car Mélancholia n'a rien d' un film de science fiction !…

Outre la qualité des images et de la lumière, l'ambiance typiquement scandinave et sombre,  baignant dans une aura wagnérienne avec ces profonds accords répétitifs, sublimant l'image.

Et, le jeu des acteurs.
Trop subtils pour être perçus dans une première vision.
La longueur de la première partie, le rire constant, agaçant de la jeune fiancée et ses manifestations d'amour déplacées, ont déconcerté plus d'un spectateur…
Dommage, car à la deuxième lecture on comprend que cette attitude occulte une angoisse grandissante, une terreur qui éclatera après la noce, cette noce avortée, non consommée.
Justine SAIT et se cache, et provoque !

Claire (excellente Charlotte Gainsbourg, formidable anti-star) , est tout autre.
Bien dans ses baskets, solide dans sa tête, attentionnée auprès de Justine, elle SAIT, sans doute, comme tout le monde, mais elle est littéralement vaccinée par son mari, scientifique naïf et crédule, qui regarde dans son télescope et ne voit qu'une surface granuleuse et immobile !
L'imminence de la catastrophe apparait, grâce à l'astucieux bidule en fil de fer du gamin de Claire !

Là, se découvre la vérité des personnages.
Justine a dilué sa terreur dans une passivité quasi morbide.
Elle attend.
Claire explose. Elle hurle sa peur.
Elle veut sauver son gamin et l'emporte dans la forêt, sous la pluie et les grêlons.
Mais où aller ? Elle réalise. Il n'y a pas d'issue…
Elle revient et tous les trois se réfugient dans un squelette de cabane, promise au garçon.
Les mains se cherchent, se serrent.
C'est génial et d'une rare beauté.

Et la planète tueuse dévore la terre.
10 secondes de science fiction.
Une sobre image époustouflante...
ou l'apocalypse attendue  est magistralement suggérée.

Un régal, vous dis-je...





















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