“lettre ouverte à mes amis socialistes”,
écrite en 1995.
Elle n’a pas vieilli, les choses restant toujours les mêmes.
Pourtant, il m’a semblé utile de rajouter quelques propositions nouvelle plus en rapport avec l’évolution des mœurs.
Petites cuillers inox sur feuille de cuivre et enrobage résine.
Chers camarades, dans un Paris encombré, les défilés succèdent aux défilés, les manifestations
aux manifestations.
La “rue” cherche à imposer sa loi.
Il n’y a pas de jours sans qu’une quelconque “coordination”, une quelconque association, des grévistes et des citoyens en colère, des défenseurs d’une vieille bâtisse ou des cafards mordorés,
des “artistes”du trottoir, des anti-tout, des pro-machins, ne promènent leurs défilés braillards, monopolisant le pavé parisien, emm... tout le monde et paralysant la vie économique... à leur propre détriment.
Dans leur sillage les “casseurs” professionnels opèrent !
Il faut bien reconnaître que ces manifestations font maintenant partie de notre riche folklore national.
En conséquence, je propose un projet constructif:
Que plusieurs hectares de friches industrielles (de plus en plus nombreuses), ou mieux encore des terrains militaires devenus inutiles, dans la périphérie des grandes agglomérations urbaines, soient consacrés exclusivement à ces manifestations.
Cela aurait toutes sortes d’avantages, sans parler de la satisfaction des citadins qui ainsi seraient plus favorables aux revendications (toujours légitimes) et aux nobles causes défendues.
Ces lieux seraient, évidemment, aménagés en conséquence, créant en outre un bon nombre d’emplois permanent :
- Un centre logistique informatisé gérerait le programme des manifs.
- Un centre de presse permanent, informatisé, doté de moyens techniques, permettrait à celle-ci de “couvrir” à moindre frais les manifestations.
- Des services de ramassage et de tri, (tracts, canettes, ivrognes, etc...).
- Toutes sortes de petits commerces trouveraient place dans un village artisanal : frites, merguez et glaces, maquilleurs, peintres sur calicots, masques et déguisements, location de trompettes et porte-voix, tambours et steel-bands, drapeaux, son et bien sûr, un hôpital de campagnes.
- Des tribunes seraient également édifiées pour le confort des supporters et des touristes chinois.
A quelques encablures du village, une arène aménagée, serait construite à l’attention des casseurs.
Cela pourrait donner du travail aux ouvriers spécialisés des anciens studios de cinéma disparus.
Il y aurait un stock de voitures-à-renverser, des vitrines fictives, des cabines téléphoniques en contre-plaqué, des “keufs” en carton pâte, des radars pyrotechniques et une enceinte protégée pour les badauds amateurs.
Chaque casseur, au vu de sa licence, recevrait un sac de boulons, un autre de pierres calibrées et une batte de base-ball.
En fonction de l’évolution des mentalités, cette arène serait aussi réservée pour les groupes antagonistes qui voudraient “se foutre sur la gueule”.
A l’entrée, les magnums et les kalachnikofs, seraient échangés contre des fusils à fléchettes caoutchoutées.
Un entourage de bottes de paille limiterait les risques et les débordements.
Des slogans préenregistrés seraient diffusés par une puissante sono, par exemple: “Mords-y l’oeil et crache dans le trou”. Ceci pour entretenir l’ambiance.
Des concours pourraient être organisés : le défilé le plus long, le plus bruyant, le plus coloré, etc...
Une modeste contribution serait demandée aux organisateurs des manifs, mais un tarif dégressif serait consenti, dont pourrait notamment profiter les organisations les plus assidues.
Imaginez-vous le nombre d’emplois permanents que susciterait une pareille structure ?
Camarades, Je doute que cet ambitieux projet, parfaitement cohérent et réaliste, soit retenu... mais en ces temps de “morosité” ambiante, il faut bien rigoler un peu !
Manifestation communiste à Manhattan.
Il y a manif et manif...
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