jeudi 25 décembre 2008

lundi 22 décembre 2008

LE RÊVE

(Cf. blog du 15 juin 07)

Deux thèmes de réflexion dans ma vie intellectuelle sont devenus quasi obsessionnels : La création et l’évolution des êtres vivants et l’élaboration du rêve par le cerveau ,
Ces deux “phénomènes“ ont ceci de commun : Ils se produisent en dehors de toute conscience des intéressés !
Il y a longtemps que je n’avais rêvé une scène aussi précise, digne d’un polar de série B !
Mais ce mercredi 3 décembre, j’ai battu tous mes records et me suis fourni un remarquable sujet expérimental.

Vers 6 h 30, je me réveille après une bonne nuit “opaque“ et vers 7 h 30 je me rendors pendant quelques secondes ou peut-être fractions de secondes.

« … un appel téléphonique.
Au bout du fil, une femme que j’ai connue il y a très longtemps, mais que je ne puis identifier.
J’entend sa voix : “François, je voudrais t’inviter avec quelques amis, à l’occasion de la rénovation complète de notre appartement.
Tu verras…c’est très chouette…tu ne reconnaîtras plus rien et puis ce sera une occasion de nous revoir“.
-“OK, j’accepte avec grand plaisir“.
(Verbatim approximatif)

Je me retrouve devant son immeuble : bâtisse parisienne anonyme.
La cage d’ascenseur est une sorte de grue de chantier métallique, extérieure, accrochée le long de la façade avec une cabine exiguë pour une personne.
Pas rassurant !
La concierge, que je ne vois pas, arrive et me dit, impérative : “montez là-dedans. Les boutons sont là, tout en bas, au ras du sol, mais la cabine part toute seule.“
J’ai un peu peur.
C’est très haut. Le jardin en bas semble tout petit.
J’ai la sensation que plus on monte, plus la cage et la cabine penchent vers l’extérieur…angoisse !
Et la porte de sortie s’ouvre sur le vide !
Parvenu au denier étage, la concierge arrive par derrière – comment est-elle arrivée là ?
D’ un tour de bras elle retourne la cabine brinquebalante et m’invite à sortir sur une petiteterrasse bétonnée.
Elle disparaît.

Mon hôtesse m’accueille, souriante, vêtue de beige.
Elle est petite, un peu trapue, mais je ne vois jamais son visage et ne la reconnais pas.
Elle m’entraîne de la terrasse vers le salon, ou une dizaine d’invités sont là, debout et bavardent.
Tout le monde m’ignore, sauf un monsieur en complet veston jaune ocre avec lequel j’échange quelques mots. (lesquels ?)

Je m’aventure.
Au fond du salon, à gauche, s’ouvre un très large couloir sombre.
Je m’y dirige.
Les murs de ce couloir sont inclinés comme les murailles de certains temples antiques.
Ils semblent être en plâtre blanc et constellés de petites briquettes en relief.
Je réalise, au toucher, qu’il s’agit simplement de papier en relief.
Je m’avance.

Au fond de ce couloir, un autre couloir, moins large le traverse perpendiculairement, comme la barre d’un T.
Au croisement je vois une silhouette qui me regarde avec sympathie.
C’est une gamine d’une quinzaine d’années.
Elle est blafarde avec une peau d’albinos et des cheveux , crépus , épais et tout blancs !
Je m’approche et je vois filer entre ses jambes un gros furet noir et blanc !
Il file vers une petite chambre qui prolonge le couloir vers la gauche.
Je le rejoins.
Le furet, en me voyant se retourne sur le dos, dans l’intention évidente de se faire gratter le ventre… ce que je m’empresse d’exécuter, à la grande satisfaction de la bestiole.
La taille de ses crocs m’impressionne.
Je quitte la chambre pour revenir au salon.

Là, je vois mon hôtesse s’efforçant, avec quelques invités, d’ouvrir une vieille porte-fenêtre rouillée, située sur la paroi gauche du salon.
Cela contraste avec la “rénovation“ moderne de l’appart – dont je n’ai d’ailleurs aucun souvenir.
Je les aide et la porte-fenêtre s’ouvre enfin, sur une petite terrasse pavée de carrés 15/15 noirs mats.
Cette terrasse,est sale et sans doute inutilisée..
A mon grand étonnement, au fond, à gauche de la terrasse, j’aperçois un amoncellement de cartons de bouteilles de whiskies.
Tous ces cartons sont bleus, avec des inscriptions blanches, comme les paquets de Gitanes !… Il y en a des dizaines.
J’interroge mon hôtesse, mais n’ai jamais entendu sa réponse, car je me suis réveillé… sans trop réaliser ou j’étais !
Voilà !
C’est un peu n’importe quoi et je vous ai probablement ennuyé avec ce récit surréaliste…
Mais quelle mine … quelle richesse pour essayer de retrouver les « éléments fondateurs » de ce rêve !

Tout d’abord, les évidences :
L’ascenseur, inspiré sans aucun doute par la vue de cette grue de chantier, installée depuis plusieurs mois pour le rehaussement d’une tour de La Défense, bien visible devant la fenêtre de notre chambre et qui m’impressionne par son apparente fragilité et sa hauteur.
La gamine “albinos“, bien sûr, c’est un reportage télé sur les sévices infligés en Afrique sur des gamins albinos suivant des rites tribaux, mais aussi sur un autre reportage sur des hommes peuplant une île au nord de l’Australie, ne mesurant pas plus d’un mètre.
Mais pourquoi ai-je doté cette fillette d’une épaisse chevelure bouclée comme un mouton, alors que les gamins africains étaient chauves ?
Le furet : probablement mes rapports quotidiens avec l’écureuil familier du jardin, qui déjêune souvent en même temps que nous !
Mais pourquoi l’ai-je transformé en furet ?
Et surtout pourquoi un furet blanc taché de noir, qui n’est ni la couleur d’un furet, ni celle de Gaspard, l’écureuil ?
Et pourquoi ces crocs menaçants, sinon une dent énorme, issue d’un chantier de fouilles, montrée à la télé, quelques jours auparavant ?

Les énigmes :
Mon hôtesse. Qui est cette femme connue, non identifiée, dont je ne vois pas le visage, et qui “sort“ de mon passé ?
Ce monsieur en costume jaune ?
Introuvable dans ma mémoire…
Cette précision dans le plan d’un appartement bizarre où je ne suis jamais allé ?
Pourquoi cette terrasse en béton bordée d’un petit muret bas, non conforme aux normes de sécurité les plus élémentaires ? Et pourquoi ce détail ?
Et cette autre petite terrasse pavée d’un carrelage 15/15 de couleur noir mat – quelle précision !
Et pourquoi est-elle sale ?
Peut-être une transposition des travaux de Bellerive sur les balcons ?

Et les murs s’écartant vers le haut du large couloir sombre, recouverts de papier en relief, imitant des briquettes carrées ajourées ?
Et cette porte-fenêtre ancienne et rouillée, difficile à ouvrir ?
Et surtout, pourquoi ce tas de dizaines de boîtes en carton de bouteilles de whisky et pourquoi cet habillage style paquets de Gitanes ?

Rien dans ma vie rapprochée ne me permet de répondre à ces questions.
Même si je pouvais répertorier tous les éléments épars qui se
retrouvent dans ce décor virtuel, le plus fascinant est de constater que mon cerveau a amalgamé tous ces éléments dans un petit scénario logique, quoique stupide.
Le tout en quelques fractions de secondes et sans que ma volonté ou ma conscience n’aient été impliquées.
Bravo, l’artiste !

Allons plus loin : Ou se trouvent ces images ? Ces sons ?
Si le rêve est hors conscience, la rêverie – qui, elle, est consciente, conduit à la même interrogation !
Si l’on peut admettre que ces “éléments“ soient stockés dans quelque disque dur biologique, quel sorte de moniteur permet de les exploiter, pour les traduire en images et en sons – car on les voit et les entend.
La même question se pose dans le cas d’une chanson qui hante la mémoire, « un air dans la tête », mais que l’on est bien incapable de reproduire vocalement !

De toutes ces interrogations, j’en conclus que l’une des plus grandes avancées de la science sera la possibilité de matérialiser les images et les sons élaborés par nos cervelles.
…avec toutes les conséquences !

Note sur LE RÊVE :

En relisant le récit de ce rêve, je m’aperçois que la couleur y joue un rôle important, mais quelque peu « déjanté » !
La cage de l’ascenseur, façon grue de chantier, est noire ce qui
est inhabituel.
Je perçois mon hôtesse habillée d’une sorte de “petit ensemble“ beige, plutôt chiné !… Diable…je n’aime pas !…ni le petit ensemble, ni ce beijasse chiné et je ne vois jamais sa tête .
Et cet invité avec lequel j’engage un début de conversation, d’où sort-il avec son ridicule complet jaune…plus précisément : jaune-ocre.
Les fausses briquettes du couloir sont marron foncé et non pas rouge-brique.
Je passe sur la gamine albinos et sa chevelure de mouton blanc.
Mais pourquoi ai-je peint le furet en blanc avec de grandes taches noires ? Du jamais vu !
La petite terrasse : Pourquoi cette insistance a regarder le dallage genre grès-cérame noir mat ?
Et surtout, pourquoi ces boites de whiskies bleu-gitanes avec lettres blanches ?
Curieux, cet insistance à distinguer toutes ces couleurs inhabituelles et à les mémoriser…

lundi 15 décembre 2008

Que sont-ils devenus ?...


... tous ces personnages pittoresques, croisés à Munich, en 1979 !








mardi 2 décembre 2008

la saga de l'entreprise familiale

HISTORIQUE DE LA CETA
« COMPAGNIE CENTRALES DES ÉMERIS ET TOUS ABRASIFS »
connue à Paris sous le nom « les émeris ».

1814 - La première exploitation industrielle de produits abrasifs est fondée par Monsieur François FREMY, lequel dépose la marque à son nom.
Bureaux et ateliers sont installés au 23 de la rue Beautreillis, dans le 4ème arrondissement de Paris.
Les produits fabriqués sont tout d’abord les “papiers de verre“,
et “émerisés“ et ensuite, les toiles à polir, les abrasifs en grains, les poudres et potées à polir et enfin les meules artificielles, appelées “meules d’émeri“…
La fille de F.Fremy, Louise, hérita de l’affaire.
Elle épousa Louis DUMAS, mais demeura le vrai patron.
Elle acquit un terrain important dans le village d’ IVRY, sur lequel elle fit bâtir de nouveaux ateliers et un pavillon d’habitation avec jardin, pour sa famille et une écurie pour six chevaux de travail !
Son fils qui devait lui succéder mourut vers 1877.

Désirant se retirer des affaires et étant en relation avec un certain Charles LEMERLE, celui-ci acquit la société dans le but d’établir son fils Louis, officier d’artillerie, dans le monde de l’entreprise.
Louise Dumas le “coacha“ pendant deux ans avant de se retirer.

Louis LEMERLE, diplômé de Polytechnique fit passer l’entreprise de l’ère artisanale à l’ère industrielle.

1894
1895 – Période d’expansion avec l ‘acquisition des Sociétés :
- NAVARRE –fondée en1835
- CHÂTEAU - fondée en1840
- Sté DES ÉMERIS DE L’OUEST – fondée en 1875
Cette société avait mis au point un procédé d’agglomération à base de gomme laque permettant la fabrication de meules à grand débit, réduisant massivement les coûts d’usinage.

Louis LEMERLE fusionne ces sociétés dans une société anonyme:
“COMPAGNIE CENTRALE DES ÉMERIS ET PRODUITS A POLIR“,
administrée par les propres chefs des maisons associées et présidée par Louis LEMERLE jusqu’à sa mort en 1924.
1898 – La nouvelle société centralise ses principales fabrications à Paris, 135 boulevard Sérurier, dans une usine qui marque une date dans la construction en béton armé.
1899 – Un autre établissement se joint au groupe, exploité par Monsieur Charles HAUMONT qui devient Directeur Général, puis Président, à la mort de Louis LEMERLE.
1930 – Absorption de la société LE GALET DE MER FRANÇAIS qui exploite un large gisement de silex au Hourdel, sur l’embouchure de la baie de Somme. Ces silex, broyés et calibrés servaient à la fabrication des papiers dits « de verre », mais aussi au sablage des coques de navires.
- Absorption de la compagnie de C.HAUMONT, spécialisée dans les colles et gélatines, à LA COURNEUVE. (date incertaine).
- Absorption également de la société FORTIN-SAUNIER (date incertaine), spécialisée dans les meules de grès naturel.
1939 – Charles HAUMONT se retire et passe le flambeau de la présidence à Jacques LEMERLE., mon père.
Celui-ci dirigea la Division Abrasifs Appliqués et son frère Paul la Division Meules et produits agglomérés.
- Participation à 45% de la compagnie milanaise SOCIETA ITALIANA SMERIGLIO : céramiques, sanitaires, etc.

Puis… la guerre.
Je passe sur les péripétie de cette période : transfert précipité de l’outil de production à Redon, retour à Paris, destruction de l’usine du HOURDEL par la R.A.F.,etc.

L’après-guerre
L’entreprise ne retrouva plus son lustre d’antan.
Reconstruction du Hourdel – Déficit permanent de la Division Meules, concurrencée par les Américains, les Allemands et les Suisses, avec une technologie de plus en plus pointue – Disparition progressive du marché rentable des toiles et papiers domestiques - incendie de septembre 48 qui détruisit les grandes chaînes de production des abrasifs appliqués – vieillissement de mon père et sentiment de ras–le-bol devant l’incapacité de certains de ses collaborateurs, etc.

Celui-ci repris des contacts amicaux, amorcés avant-guerre avec Mr. McKnight, pdg fondateur de la MINNESOTA MINING & MANUFACTURING CO. à l’époque où les deux compagnies « pesaient » sensiblement le même poids.
Deux années d’intenses pourparlers.
Moi-même servant d’interprète occasionnel et travaillant à La Courneuve, avec l’aide d’un ingénieur d’origine polonaise – sympa, mais tête de lard - à la mise au point d’un hypothétique ruban adhésif destiné à peser dans la balance des négociations.
… et mon affreux ruban, unique prototype, pesa, avec la menace de nous lancer dans cette nouvelle voie concurrentielle !

En effet, la nouvelle loi “anti-trust“ américaine avait fait éclater le consortium DUREX , permettant aux deux sociétés Minnesota et Behr Manning-Norton de s’implanter en France.
Faute d’un accord raisonnable , nous aurions pu faire payer très cher notre improbable survie.
C’est ainsi qu’à son tour, la belle entreprise familiale disparue sous le capot de la belle américaine.
CETA devint ABRASIFS 3M CETA, puis 3M.
Et ce fut le début de ma carrière dans la “COM“,

Pour plus de détails, consultez ma brochure :
« 36 ans dans le ventre du diplodocus »

lundi 1 décembre 2008

samedi 29 novembre 2008

lundi 24 novembre 2008

ARCHIVES FAMILIALES

quelques étapes de l'entreprise familiale...





lundi 10 novembre 2008

Les dessins du jour


bestiaire alternatif

























DES ZOZIAUX ?...
pourquoi pas !

mardi 4 novembre 2008

vendredi 31 octobre 2008

Entendu de la bouche d'une gourou lors d'une présentation
du Parc National du Gâtinais :
"Nous voulons créer des corridors écologiques
reliant des pôles de biodiversité."
Wouah ! Que bô...

jeudi 30 octobre 2008

Croyez-vous aux TROLLS ?



Croyez-vous aux Trolls ?
Moi, oui !…
Parce qu’il en est venu un à Saint Eloi, ce mardi 28.
Ces maudits petits génies, laids et malfaisants,
s’introduisent dans les maisons pour y foutre la merde !
Celui-là a commencé par mettre en panne notre chaudière à fioul,
alors que le froid descendait aux environs de zéro, dans la nuit.
En prime, il paralysait le circuit d’eau de la chaudière à bois…
Brrrrr…
Ensuite, il alertait tous les sangliers de la région qui labourèrent
joyeusement le parc sur une étendue jamais atteinte.
Plus malicieusement, il perdit ma clé de voiture au moment où nous devions partir vers Paris.
Et pour parachever son désordre,
il enferma Gaspard, l’écureuil,
dans la nasse prévue pour les rats !

Heureusement, ce Troll apparemment satisfait s’en alla,
Et tout rentra dans l’ordre – sauf les trous de sangliers.
La chaudière, ce n’était qu’un contact manœuvré par erreur.
Ma clé gisait dans la terre, sous la voiture.
Gaspard, libéré in extremis, se sauva dans les arbres…
…et nous partîmes pour Paris.
Ouf !

dimanche 26 octobre 2008

Le Rabouilleur et le Zombie - Fable


Un grand savant de renommée mondiale,
prix Nobel de quelque chose
et pacifiste de surcroît
oeuvrait depuis des lustres
dans son laboratoire secret.

Il avait tant et tant réfléchi,
concocté, expérimenté, manipulé
la matière et la vie,
tant et tant fabriqué de clones
et décortiqué l'ADN,
qu'un très beau jour,
il se sentit Maître absolu
de la génétique.

Alors,
pour couronner son oeuvre,
il décida de fabriquer un être rationnel
et quasiment parfait.
Associant les merveilleuses solutions éparses
que Dame Nature avait distribuées
aux uns et aux autres,
un peu n'importe comment,

Ce fut,
comme on peut l'imaginer,
un très très long et patient processus.
Il lui fallut recenser chez tous les êtres de la création
les attributs miracle
et exclusifs
dont ils furent dotés,
ou bien qu'ils s'inventèrent - comment savoir ?

Il lui fallut ensuite
tripatouiller,
injecter ces gènes sélectionnés.
Pas à pas,
génération après génération,
l'Etre Nouveau fut créé.

On ne pouvait dire
que cet être merveilleux fut très joli-joli !
Il était même franchement laid,
mais tellement perfectionné
et tellement plein de majesté...

De l’homme, bien sûr, il prit la tête
avec tout son contenu.
Mais de la mouche, il prit les yeux
et sur roulement à billes il les fixa,
comme son cousin le caméléon.
De l’homme il prit aussi les mains,
tellement sont admirables
les mains de l'homme !
Mais de sous ses aisselles
se déroulaient harmonieusement
deux tentacules de pieuvre
terminées par des pinces de crabe,
ce qui devait être bien pratique
pour la mécanique.

Du xenopus, il prit les cuisses puissantes
et avec ses pieds largement palmés
il devait merveilleusement nager,
parce que du poissons,
il avait les branchies
et puisqu' il produisait de l'électricité,
telle ce poisson-batterie,
une petite loupiote ornait son front,
ce qui devait être bien utile,
la nuit.

Mais comme il était nyctalope
à l'instar de son autre cousin, le hibou
et qu'il possédait ce truc
du dauphin qu'on appelle sonar,
cela faisait quelque peu double emploi,
qu'importe !
Le grand savant ne lésinait point...
De la vache, il possédait la panse
et ne connaissait pas l'indigestion !
De l'escargot il avait le double sexe,
pour des sensations plus perverses,
mais n'ayant pas - encore - de partenaire,
et son sexe mâle pouvant fréquenter son sexe femelle,
le grand savant se promit,
dans une version future et plus élaborée,
de mettre un sexe à chaque extrémité,
car cela n'était pas sain
et pas du tout convenable...

Raffinement suprême :
une large poche de kangourou
pouvait utilement remplacer l'attaché-case
réglementaire
de ceux qui réussissent.

J'allais oublier de préciser,
mais c'est l'évidence,
que deux grandes ailes
de pipistrelle ornaient son dos.
Ses ailes de peau tendues,
d'écailles de papillons étaient couvertes,
pour qu'elles soient plus jolies.

Du serpent à sonnette,
il en avait la queue.
Pourquoi faire, me direz-vous ?
Le grand savant
dans sa sagesse, l'en avait doté,
afin de s'annoncer
auprès des êtres frustres
et rudimentaires,
comme vous et moi,
et pour ne pas les effrayer.

Enfin,
avant d'entrer dans le monde,
il lui restait à parfaire son éducation
et ses manières.
Pour ce faire,
un père Jésuite fut son précepteur
particulier
et lui enseigna les bonnes manières,
le latin, la musique et la modestie.

Pour achever son ouvrage,
le grand savant le baptisa :
Pérestroïkum vulgaris,
car ce n’était qu’une première version,
mais les assistants laborantins
et surtout les assistantes,
émoustillées par son double sexe
l'avaient nommé tout simplement
Gaspard.

Et le grand jour arriva...
L'on jugea que Gaspard
pouvait enfin quitter l'univers préservé
du laboratoire
et se lancer dans le monde,
sous l'oeil ému, bienveillant
et passablement anxieux
de son paternel-savant.

Pour respecter la vérité historique
et l'honnêteté,
il faut bien avouer que tout ne fut pas parfait !
Cet être exquis ne se mouvait
qu'avec lenteur et patauderie,
empêtré qu'il était
dans tous ses accessoires...
Il lui arrivait de s'emmêler
les pieds palmés avec les pinces de crabe,
ce qui le faisait chuter !
Alors, il voulait s'envoler.
Mais son cerveau n'étant qu'humain,
n'était pas programmé
pour synchroniser les ailerons
et il chutait .

Comme il avait, en outre,
un pif de clebs d'une extrême sensibilité,
il ne détectait, en vérité,
que des parfums de merde,
puisqu'ils sont omniprésents
dans notre beau monde civilisé
et aussi dans l'autre.
De lui-même émanait
la délicieuse odeur du putois,
avec celle de la couleuvre à collier
et il faisait dégueuler tous les rats du quartier !
Tout cela le rendait bien triste...

Plus grave était le fait
que ce délicieux Gaspard,
de kleptomanie aigüe était atteint,
rentabilisant fort à propos
la tentacule, la pince de crabe et la poche kangourou.
Dieu sait quel gène malin
s'était glissé dans la cuisine originelle
de cet ange immaculé !

Le grand savant paternel
pour se justifier et se consoler et se rassurer
disait,
en toute mauvaise foi scientifique,
que ces petites misères étaient prévisibles
et rectifiables,
parce qu'après tout,
le Pérestroïkum vulgaris n'était qu'un prototype...

Trois jours plus tard...
de tristesse
il mourut !

Le grand savant, désespéré,
l'autopsia,
au microscope l'analysa,
au scanner le zieuta,
le sonda par tous les pores
et les trous
et enfin trouva :

Une sale petite bestiole hirsute et loubarde
de zombie,
cancéral et sidatique
inconnu
dans le Bottin des crobes et microbes
qui, se sentant découvert
se dressa, ithyphallique et graillant
sous le microscope électronique :
"Merci ! vieux sorcier,
cela fait des siècles, des siècles et des siècles
que je fus codifié !
Et que j'attends,
tapi dans l'ombre,
oublié, impuissant,
stérile, inutile...
Grâce à toi,
et à tes manipulations, enfin,
je pourrai vivre et prospérer
et me reproduire
et envahir...

Moralité :

A rabouiller sans cesse
l'inconnu et les équilibres établis,
il n'est de grand savant,
prix Nobel de quelque chose,
et même pacifiste,
qui ne soit à l'abri
du réveil du zombie...

Le dessin du jour

vendredi 24 octobre 2008

mardi 21 octobre 2008

Nostalgie des archives familiales...

Camp de Biscarosse
1928
ma mère,
moi,
le brochet
et la japonaise Youki


















Camp de Cazaux 1932 = Mon père et sa journée de pêche


jeudi 2 octobre 2008

LA QUESTION ?????



... mystère...

dessins d'automne


chafeuille dans le vent


dans la bourrasque




les champignons du clair de lune